La Brusquembille

La Brusquembille est un jeu de cartes original et amusant d’origine française qui remonte au XVIIIe siècle. Ce jeu apparaît vers 1752, inventé, dit-on, par un comédien de l’Hôtel de Bourgogne, Deslauriers, surnommé alors Bruxembille. Malgré son succès, la Brusquembille disparaîtra sous l’Empire.

Règles de la Brusquembille

On joue à la Brusquembille de trois à cinq personnes. Lorsqu'on est en nombre pair, on se sert d'un jeu de piquet entier (32 cartes). Lorsqu'on est en nombre impair, on enlève deux sept, un rouge et un noir, dans n'importe quelle couleur, de sorte que le jeu est réduit à trente cartes.

Les as et les dix sont appelés brusquembilles et sont les plus fortes cartes, à leur suite vont dans l'ordre ordinaire de valeur les rois, les dames, etc.

Quand on est quatre, c'est un jeu à partenaire, on s'associe deux contre deux. Alors chaque joueur peut communiquer son jeu à son partenaire et lui demander conseil sur la manière de jouer.

On convient d'abord du prix de la partie, du nombre de points qui doit la composer, du nombre de tours et de coups qui l'achèveront et l'on prend chacun un certain nombre de jetons, qui ont une valeur convenue.

On tire la donne au sort.

Le donneur distribue trois cartes par joueurs, soit une et deux, ou deux et une, mais jamais une à une. Il retourne ensuite la carte suivante qu'il place sur le talon, cette carte indique l'atout ou la triomphe.

Le premier en cartes jette alors une carte quelconque de sou jeu et les autres jettent aussi une carte quelconque, car il n'y a pas de renonce à ce jeu.

Celui qui a fourni la carte supérieure de la couleur jouée ou bien qui a coupé avec une triomphe, fait la levée. Alors chaque joueur, en commençant par celui qui est à la droite du donneur, remplace la carte jouée par une, prise sur le talon.

On continue ainsi jusqu'à la fin du talon.

Il y a donc avantage à faire la première levée, puisqu'on enlève la première carte sur le talon qui est celle qui a fait la triomphe. D'après certaines règles, cette carte n'est prise qu'à la dernière levée, afin qu'on puisse voir l'atout le plus longtemps possible. Cela paraît fondé.

Celui qui a atteint le premier le nombre de points stipulés, ou bien celui qui a le chiffre de points le plus élevé, après le nombre de coups de cartes convenu, gagne la partie et enlève les enjeux.

Les points se comptent d'après la valeur des cartes. L'as vaut onze ; le dix, dix ; le roi quatre ; la dame, trois et le valet, deux.

L'as est la brusquembille supérieure, surtout l'as d'atout, celui qui le place reçoit deux jetons des autres joueurs. Il en est de même des autres as, mais il faut pour cela faire la levée et si un as vient à être coupé par un atout, c'est celui qui l'a placé qui paie deux jetons aux autres joueurs.

Pour les dix, c'est le même règlement que pour les as, mais les paiements n'en sont que d'un jeton.