Règles du Kébir

Le Kébir est un jeu de cartes amusant qui se joue à quatre, cinq ou plus de joueurs.

Il est surtout intéressant à cinq et six joueurs. On se sert d'un jeu auquel on ajoute ou retranche des cartes, selon le nombre des joueurs ; pour qu'il ne traîne ni ne soit trop rapide, il est bon que chaque joueur ait de cinq à six cartes. Toutes les cartes, maintenues dans le jeu, doivent être distribuées ; ainsi à cinq ou six joueurs, on enlève deux sept et l'on donne six ou cinq cartes par personne.

On fixe la valeur des jetons ; soit X les 10, les 20, les 25 ou les 30 jetons. La valeur des cartes est un pour l'as, dix pour les figures, et les autres cartes valent les points qu'elles représentent.

Déroulement d’une partie de Kébir

On tire à qui aura la donne, qui par la suite se continue par la droite.

Le premier à jouer pose sur la table une carte quelconque, par exemple le valet de pique ; cela s'appelle ouvrir la couleur du pique, et comme le joueur a ouvert cette couleur par le valet, toutes les autres couleurs ne pourront être ouvertes que par les valets.

Chaque joueur ne doit placer qu'une carte à la fois et à son tour.

Nous avons dit que le premier joueur avait placé le valet de pique. Le second joueur peut mettre, soit la dame, soit le dix de pique. S'il n'a aucune de ces deux cartes et qu'il ait un valet, par exemple le valet de carreau, il place ce valet à côté de celui de pique et la couleur de carreau est à son tour ouverte.

Le troisième joueur peut placer, soit la dame ou le dix de pique, soit la dame ou le dix de carreau. S'il met la dame de pique, le quatrième joueur peut placer soit le roi ou le dix de pique, soit la dame ou le dix de carreau et sinon, ouvrir une des deux autres couleurs s'il en a le valet.

Et le jeu continue ainsi dans les mêmes conditions, jusqu'à ce que l'un des joueurs ait placé toutes ses cartes. En plaçant la dernière, il dit : gagné et arrête le jeu.

Les autres joueurs font le compte des points représentés par les cartes qui leur restent dans les mains et en paient le montant à celui qui a terminé le premier. Par exemple, un joueur ayant un roi, un huit et un sept, doit payer vingt-cinq jetons au gagnant.

On a intérêt à finir le premier et le plus tôt possible, pour laisser plus de cartes dans les mains des autres joueurs. Tous les joueurs ont intérêt à se débarrasser au plus tôt des plus grosses cartes, pour avoir moins à payer au gagnant.

II y a intérêt à ouvrir le jeu par une des cartes dont on a plusieurs semblables dans la main, parce que dans ce cas, si l'on n'a pas l'une des cartes à placer dans les couleurs ouvertes, on peut en ouvrir une autre, et l'on ne passe pas son tour sans se débarrasser d'une carte.

On se rend compte que celui qui a le plus de chance de gagner est celui qui a en main trois ou quatre cartes semblables ou qui se suivent ; à conditions que ce soit à lui à commencer. Comme la pose première est au premier à droite du donneur, il peut se faire que ce joueur n'ait pas de cartes qui lui donnent un avantage à commencer ; alors, il vend aux enchères, son droit de jouer le premier. Un des autres joueurs, s'il juge avoir un beau jeu pour commencer, lui en offre vingt-cinq jetons ; un autre ayant aussi un jeu convenable lui en offre trente et l'enchère continue ; le droit de jouer le premier est adjugé au plus offrant.

Nous avons vu que, par exemple, à cinq ou six joueurs, on enlève deux sept du jeu, par exemple les deux sept noirs. Alors, si le premier à jouer débute par un sept de cœur ; les joueurs qui n'auront pas de cartes à placer, ouvriront les autres couleurs, le carreau par le sept et le pique et le trèfle par les huit qui sont les plus faibles.

Il y a intérêt à commencer si l'on en a plusieurs, soit, par les as, soit par les plus basses cartes. Parce que si l'on commence par les autres cartes, les autres joueurs ont deux cartes à placer par couleur. Par exemple, si l'on commence par un dix, les autres joueurs peuvent placer le valet et le neuf de cette couleur, tandis qu'en commençant par l'as, les autres joueurs n'ont que le roi à placer ; il en est de même des plus basses cartes.