Le Tëtka est un jeu de cartes originaire de Russie. Il est également connu sous le nom de Tyotka, un jeu populaire dans toute l’Europe de l’Est. Signifiant « tantine » en russe, le Tëtka rend hommage à la Dame de la « couleur du clochard ». Cette couleur du clochard est déterminée au hasard des cartes.
Le Tëtka se joue avec un jeu de cartes traditionnel de 52 cartes. L’ordre des cartes est également classique : du Roi à l’As, le Roi étant la plus forte et l’As la plus faible.
Généralement, les joueurs sont au nombre de quatre. Chacun des participants joue pour son propre compte.
Au-delà de la facilité apparente du Tëtka, ce jeu requiert pourtant un maximum de stratégie et de tactique. Et pour cause, l’objectif fixé est de ne ramasser que des levées positives, c’est-à-dire n’apportant pas des points de pénalité. Le gagnant est celui qui détient le moins de cartes de pénalité à l’échéance d’un délai de partie déterminé préalablement et d’un commun accord par les joueurs.
Le premier donneur est choisi au hasard des cartes. Pour ce faire, chaque joueur tire tour à tour de la pile de cartes, une carte au hasard. Celui qui obtient la plus forte carte commence la donne. Lors des manches suivantes, le donneur change de main et est déterminé suivant le sens des aiguilles d’une montre. A noter qu’il y a autant de manches possibles à réaliser dans le délai imparti au début de la partie.
Une fois que le donneur est fixé, celui-ci procède à la donne proprement dite après avoir remis les cartes à couper par son voisin de gauche. Il remet donc, tour à tour, à commencer par celui-ci, un lot de 13 cartes, distribuées une à une. Il n’y a donc pas de talon au Tëtka. La dernière carte du jeu, que normalement le donneur ajoute dans son jeu, sera dévoilée, face visible, à tous les joueurs avant d’être intégrée dans sa main. Cette carte définit la « couleur du clochard ». Pratiquement, si la retourne était un 8 de Pique, le Pique serait donc la couleur du clochard tout au long de cette main. Elle pourrait en revanche changer au cours des donnes suivantes.
La Dame de cette « couleur du clochard » est appelée la Tëtka (ici, il s’agit donc de la Dame de Pique).
La hauteur de cette retourne définit ce que l’on appelle la « hauteur du clochard, (ici, il s’agit donc du 8).
Le voisin de gauche du donneur commence le round. On dit qu’il joue la carte d’entame, laquelle détermine donc la « couleur d’entame ». Les autres joueurs doivent fournir cette couleur tant qu’ils en ont la possibilité. Le cas échéant, ils peuvent se défausser de n’importe quelle carte de leur main, sans imaginer pouvoir ramasser le pli. N’étant pas proprement dit un jeu de levées, il n’y a pas d’atout ni de hiérarchie dans les couleurs au Tëtka. Par conséquent, c’est celui qui joue la plus forte carte dans la couleur d’entame qui remporte le pli. C’est lui également qui commencera les levées suivantes, et ainsi de suite.
Au cours de la partie, il faut éviter toutes les cartes du clochard. Et pour cause, ces dernières valent chacune à leur manière des motifs pour recevoir des points de pénalité.
Ainsi, les joueurs ne doivent pas présenter les cartes suivantes dans les levées qu’ils ont pu ramasser de peur de cumuler des points de pénalité :
• « Une » Dame. La « Tantine » est à éviter à tout prix au cours de la partie. Le joueur doit donc user de stratégie afin d’éviter de ramasser des Dames qui, incontestablement, seront poussées par tous moyens par les adversaires dans sa main.
• « La » Dame. La « Tëtka », c’est-à-dire la Dame dans la couleur du clochard, est damnée. Les joueurs doivent éviter de ramasser cette carte et de pousser les adversaires à le faire s’ils l’ont reçue malencontreusement au cours de la donne.
• Une carte de la couleur du clochard. Ce n’est pas seulement le « Tëtka » qu’il faut éviter. Toutes les cartes dans la couleur retournée durant la donne sont maudites, car elles correspondent à des points de pénalité.
• La « levée » du clochard. Pratiquement, il s’agit de la première levée si la hauteur du clochard est l’As, la deuxième levée si c’est le 2, …, la treizième levée si c’est le Roi.
• La dernière levée du round. Contrairement à la plupart des jeux de cartes, les joueurs doivent éviter de remporter la dernière levée de la main de peur de se voir attribuer des points de pénalité.
• Le maximum de levées remportées. De prime abord, cela paraît un peu contradictoire étant donné que le Tëtka fonctionne plus ou moins comme les jeux de levées. Toutefois, c’est un des caractéristiques propres de ce jeu, car en essayant de remporter le maximum de points à travers les levées, les joueurs doivent simultanément freiner sur le nombre de levées qu’il réalise. Beaucoup de tactiques doivent donc intervenir au cours de la partie pour concilier tous ces impératifs.
Le Tëtka fait partie de la catégorie des jeux dits de « cœur ». Un joueur peut donc cumuler des points de pénalité différents au cours d’une même partie. Ainsi :
• une Dame vaut 1 point négatif dans le décompte final du joueur ;
• la Tëtka vaut 2 points de pénalité ;
• la levée du clochard vaut 2 points de pénalité ;
• la dernière levée vaut 1 point de pénalité ;
• le fait d’avoir remporté le plus grand nombre de levées vaut 1 point de pénalité.
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