L'As Nas est l'un des jeux de cartes les plus anciens qui se soient conservés. Dans son pays d'origine, la Perse, il devint tellement populaire que la notion de cartes à jouer et d'As Nas finirent par se confondre.
Il s'agit probablement d'un des ancêtres du Poker et des jeux d'argent de même type : chaque joueur reçoit cinq cartes et s'attache à convaincre les autres, au moyen de mises, de relances et souvent de bluff, que sa Main est la meilleure.
Gagner la somme pariée par les joueurs au moyen d'une série de relances.
L'As Nas se pratique à partir de deux joueurs, mais le nombre des participants n'est théoriquement pas limité, il suffit d'ajouter des cartes au paquet initial. Cependant, comme chaque groupe de cartes ajouté est de même valeur, les possibilités de réaliser de bonnes Combinaisons augmentent et les égalités entre les joueurs sont plus fréquentes. C'est pourquoi il est préférable de limiter à huit les participants. Mais leur nombre le plus adéquat, comme au Poker, est de quatre ou cinq. Quand il y a moins de joueurs, les relances se terminent plus vite et le jeu perd de son intérêt.
Il existe des cartes spécifiques, en l'occurrence l'ancien jeu persan d'As Nas, constitué de séries d'images de même valeur, sans enseignes spécifiques. Le jeu plus courant est composé de vingt-cinq cartes, formant cinq séries de cinq cartes égales, qui représentent le Roi, ou Shah, la Dame, ou Reine, ou Bibi, la Danseuse, ou Couli, le Soldat, ou Sarbas, et le Dragon (ou le Lion), ou As. Chaque série présente un fond de couleur particulière : vert, jaune, rouge, noir et or. D'ailleurs, d'une certaine façon, il s'agit là d'enseignes.
Toutefois, il est parfaitement possible de jouer à l'As Nas sans disposer du jeu persan. Il suffit de prendre les quatre As, les douze Figures et quatre cartes numérales de même indice d'un jeu ordinaire, français ou anglais, ou même d'un jeu italien ou espagnol. Ces vingt cartes suffisent pour jouer à l'As Nas à quatre. Pour chaque joueur supplémentaire, il suffit d'ajouter un groupe de cinq cartes constitué par l'As, les trois Figures et la carte numérale de même indice que les quatre autres.
Dans le jeu traditionnel, les cartes n'ont pas de valeur par elles-mêmes, ni en points ni dans une hiérarchie, aucune d'entre elles n'est donc plus forte que les autres. Seules ont une valeur les Combinaisons de cartes.
Cependant, pour réduire les cas d'égalité, les joueurs introduisent souvent une certaine hiérarchie entre les cartes.
On suit alors l'ordre habituel du jeu de cartes, l'As étant la carte la plus forte, suivi des trois Figures dans l'ordre classique puis des cartes numérales.
Toutefois, l'adoption d'un ordre différent ne changerait rien au jeu sur le fond et l'As peut fort bien être considéré comme la carte la plus faible : en effet, il s'agit simplement de déterminer, entre plusieurs Combinaisons formées d'un même nombre de cartes, laquelle est gagnante.
Les seules Combinaisons valides sont celles qui regroupent des cartes de même valeur.
Il n'y a donc pas de Suites. En commençant par la plus forte, les Combinaisons de l'As Nas sont les suivantes :
Cinq égales : Cinq cartes égales. C'est la Combinaison la plus forte. Elle n'existe, bien entendu, que lorsqu'il y a au moins cinq joueurs dans la partie.
Quatre égales : La Main du joueur est formée de quatre cartes égales et d'une cinquième, quelconque. C'est la Combinaison la plus forte lorsqu'il n'y a que quatre joueurs.
Trois et deux : La Main du joueur se divise en deux groupes de cartes égales : un de trois et un autre de deux.
Trois égales : Combinaison formée par trois cartes égales, les deux autres étant distinctes et quelconques.
Deux et deux : Combinaison formée par deux groupes de cartes distinctes, mais égales entre elles. La cinquième carte de la Main est quelconque.
Deux égales : Deux cartes égales, alors que les trois autres sont distinctes entre elles.
Très souvent, un des joueurs fait office de banquier et se charge de la répartition initiale des jetons ainsi que des transactions entre les participants au cours du jeu.
Chacun commence la partie avec cinquante jetons. Lorsqu'un joueur se retrouve sans jetons, il s'en fait prêter par celui qui en a le plus afin de pouvoir continuer à jouer. Le banquier se charge de l'échange, pour le prêt d'abord puis pour la restitution.
C'est la quantité minimale, en général un jeton, que chaque joueur doit miser au centre du tapis, un droit d'entrée pour participer au coup.
Le montant de cette mise initiale doit être décidé d'un commun accord par tous les participants avant le début de la partie.
Il est d'usage de tirer au sort pour désigner le premier donneur. Ensuite, cette fonction tourne, à chaque coup, dans le même sens que le jeu, en général celui des aiguilles d'une montre.
Lorsque le premier donneur a été tiré au sort et que les places, autour de la table, ont été attribuées, le banquier remet les cinquante jetons initiaux (ou la quantité décidée d'un commun accord) à chaque joueur. Avant de recevoir ses cartes, chacun doit déposer l'Ante, la mise initiale, au centre du tapis, afin de pouvoir participer au coup.
Le donneur répartit cinq cartes à chacun, dans le sens du jeu, en commençant par le joueur placé à sa gauche. Il n'y a pas de règles pour cette distribution, mais il faut suivre le même protocole durant toute la partie.
Lorsqu'un joueur a reçu ses cinq cartes, il découvre les Combinaisons qu'il détient et évalue ses chances de gain face à ses adversaires. La composition de sa Main lui donne certaines indications sur ce que détiennent les autres.
Ensuite se déroulent les Enchères, et c'est le joueur assis à la gauche du donneur qui parle le premier. Il a le choix entre parier (déposer une mise) ou passer (attendre qu'un autre mise).
Les joueurs suivants ont les mêmes possibilités. Si personne n'ouvre les mises, chacun abat ses cartes, et c'est le joueur qui détient la meilleure Combinaison qui ramasse ce qu'il y a sur le tapis (les mises initiales).
Si un joueur ouvre, c'est-à-dire s'il dépose une mise, les autres ne peuvent plus passer sans abandonner le coup (mais ils restent évidemment dans la partie). Ils ont donc trois possibilités :
• Égaler la mise précédente la plus forte.
• Augmenter la mise précédente (relancer).
• Abandonner le jeu et se retirer jusqu'au coup suivant. Ils posent alors leurs cartes, face cachée, sur le tapis, sans les montrer aux autres.
Si tous les joueurs se retirent sauf un, c'est ce dernier qui remporte les mises sans même avoir à montrer son jeu.
Il est conseillé aux débutants de jouer avec une limite de mises basse, deux ou trois jetons maximum.
Lorsque toutes les mises ont été égalées, les joueurs abattent leurs cartes (dans l'ordre du jeu).
Celui qui détient la meilleure Combinaison remporte le pot formé par les mises initiales et les relances successives. S'il y a égalité entre deux joueurs, ils se partagent les jetons.
En général, les joueurs décident d'une limite horaire pour terminer la partie. Avant de l'atteindre, le joueur qui gagne ne doit théoriquement pas se retirer, sauf cas de force majeure, et même dans cette situation, il est d'usage que le gagnant n'emporte pas ses gains.
Lorsque la limite horaire, pour la fin de la partie, est atteinte, les joueurs ont évidemment la possibilité de prolonger, en s'accordant communément un nouveau délai.
Il s'agit d'une variante de l'As Nas ne portant pas sur le fond même du jeu. Dans le Reante, les joueurs effectuent des écarts pour essayer d'améliorer leur Main. Toutefois, à la différence des autres jeux, ces écarts sont précédés d'une nouvelle mise au centre du tapis, d'une valeur double de la mise initiale. Les joueurs se débarrassent des cartes qui ne les intéressent pas. Le donneur les ramasse, les mélange avec le reste du paquet, bat le tout et procède à une seconde distribution pour compléter le jeu de chaque joueur.
Les cartes rejetées par un des participants sont souvent recherchées par un autre. Ce type d'écart, dans lequel les cartes éliminées par l'un sont réintroduites dans le jeu, donne de bonnes chances aux autres d'améliorer leur Main.
Il faut en tenir compte au moment de choisir les écarts. Lorsque chacun a de nouveau cinq cartes en main, le jeu reprend comme dans l'As Nas classique, c'est-à-dire que l'on passe aux relances.
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