Le Florentin

Le Florentin, ou la Dupe, est un jeu de cartes apparu au XVIIIe siècle. Ce jeu d’argent et de hasard était en vogue en Toscane et bien sûr à Florence.

Règles du Florentin

Le Florentin se joue avec un jeu entier, entre un banquier et des pontes en nombre illimité. Le banquier fait mêler et couper les cartes, puis retourne la première en la plaçant devant lui. Cette carte se nomme la carte du banquier. Supposons que ce soit un roi, c'est de l'arrivée plus ou moins prompte d'un autre roi que dépend le sort des joueurs.

Le banquier retourne une seconde carte. Supposons que ce soit un as. Les pontes, qui pensent qu'un autre roi sortira plutôt qu'un autre as, placent leurs mises sur l'as. Le banquier double ses mises. Il retourne une troisième carte. Supposons que ce soit une dame. On joue sur la dame comme on a joué sur l'as, l'on agit de même sur toutes les cartes que retourne successivement le banquier, lorsqu'elles ne sont pas semblables à celles qui sont déjà sur le tapis.

Quand arrive enfin une carte semblable à une autre carte déjà retournée, comme un as, le banquier gagne tout ce que les pontes ont mis sur l'as. Si une dame sort ensuite, il gagne tout ce qui est sur la dame, mais si le banquier retourne un roi, avant ces cartes, il perd tout ce qu'il a joué contre les pontes, parce qu'il a rencontré sa propre carte et la partie est terminée.

Si le hasard faisait que le banquier retourne dans le cours de la partie, les douze cartes différentes de la sienne, qu'ensuite il retourne successivement douze cartes semblables à ces douze-là, il ferait ce que l'on appelle pleine main ou opéra, car il gagnerait toutes les mises des pontes. Mais si après avoir retourné les douze cartes qui diffèrent de la sienne, il en retournait une semblable à cette dernière, il perdrait autant que les pontes auraient mis sur ces douze cartes, et il éprouverait ce que l'on nomme un coupe-gorge.

Lorsqu'il arrive que les deux premières cartes retournées se ressemblent, comme deux valets, deux dix, etc., ces deux cartes sont pour le banquier, et l'on dit que sa carte est double.

Il faut alors, avant que les pontes puissent jouer, qu'il y ait sur le tapis deux cartes de même espèce et différentes de celles du banquier, car autrement, ils joueraient avec désavantage, puisqu'il serait probable que, n'y ayant plus dans le jeu que deux cartes semblables à celles du banquier, elles se montreraient plus tard que celles qui seraient au nombre de trois.

Pour la même raison, lorsqu'il arrive que les trois premières cartes retournées sont semblables, comme trois sept, trois neuf, etc., ces trois cartes sont également pour le banquier, et alors il a carte triple. Ainsi faut-il qu'il y ait sur le tapis des cartes triples avant que les pontes puissent jouer, et cela, afin d'établir l'égalité des risques.

On voit que ce jeu est le lansquenet retourné. Le banquier est dit tenir la dupe, il conserve toujours la main.