Jouer au Rami

Rami

Dans la lignée du fulgurant développement du poker en ligne, cela sera peut-être au tour du rami de faire son apparition sur le devant de la scène. Le Rami est le troisième jeu le plus populaire au monde.

Personne n’a encore réussi à dater les origines du rami, mais les premières traces remonteraient à la Chine, aux alentours du 6ème siècle avant J-C. Confucius aurait inventé la toute première version du rami qui se jouait avec des tuiles, et que nous connaissons aujourd’hui sous le nom du Mah-jong. Quelques jeux similaires au rami ont été repérés en Europe, comme par exemple en Espagne vers le 15ème siècle, avec le jeu du Conquian, qui présente de nombreuses similitudes avec le rami Traditionnel. Ce jeu aurait été ensuite exporté vers le Mexique, d’où il aurait ensuite franchi la frontière pour se développer aux Etats-Unis vers la fin du 19ème siècle.

Les jeux de rami ont connu un grand développement aux Etats-Unis pendant les années 30 au moment de la Grande Dépression. C’était un très bon moyen de divertissement, au coût minime dans ces temps de crise financière…

Il était aussi très prisé par l’élite d’Hollywood, qui y jouait sur les plateaux de tournage entre les différentes prises.

Le rami a aussi une variante qui s’est développé en Amérique du Sud, et qui s’appelle le Canasta. Il a été inventé en Uruguay dans les années 1940 par un architecte et un avocat qui avaient décidé de combiner les meilleurs éléments du rami, du Bridge et du Cooncan. Le jeu du Canasta a ensuite connu un très grand succès dans le reste de l’Amérique du Sud dans les années 1950.

Règles du rami

Le rami se joue de 2 à 6 joueurs avec un jeu de 52 cartes. Le but du jeu est d'être le premier à se débarrasser de toutes ses cartes.

Ordre de valeur des cartes et points qu'elles représentent

L'as est la plus faible, le roi, la plus forte.

Désignation du donneur et genre de donne

Les cartes sont battues et coupées. Dans la coupe pour la donne, la carte la plus faible désigne le donneur, la suivante détermine le choix de la première place par rapport au donneur, la troisième, le choix de la deuxième place, etc.

Le donneur distribue les cartes une à une en commençant par son voisin de gauche (ou son adversaire s'il n'y a que deux joueurs). Il donne 10 cartes à chaque joueur s'il y en a deux; sept, s'il y en a trois; six, pour quatre joueurs et plus. Le talon est déposé au milieu de la table, face cachée, sa première carte à découvert à côté. C'est là que s'accumuleront les écarts.

Manière de jouer au rami

Le joueur à gauche du donneur ouvre le jeu. Il peut à son gré prendre la première carte du talon ou celle qui est à côté, à découvert. L'ayant ajoutée à son jeu, il cherche à former des combinaisons qu'il déposera devant lui, à découvert : un brelan ou un carré (trois ou quatre cartes de la même valeur), ou une séquence de trois cartes ou plus dans la même couleur (l'as, le deux et le trois de cœur, par exemple). Au cours du jeu, un joueur peut en outre se défaire des cartes qui s'ajoutent aux combinaisons de ses adversaires. Il peut, par exemple, ajouter un valet aux trois valets d'un autre joueur, le quatre ou le huit de cœur à une séquence formée des cinq, six et sept. Une seule combinaison lui est permise à chaque tour.

Au rami, le joueur étale ses combinaisons, à raison d'une seule par tour. En voici quelques exemples : un brelan de valets, un carré de dix, et deux séquences.

Lorsque le joueur a étalé une combinaison, ou passé s'il n'a rien, il se défausse d'une carte qu'il dépose sur la pile, à découvert. Le jeu continue ainsi, chaque joueur jouant à tour de rôle. Lorsque le talon est épuisé, on bat la pile et on la retourne sur l'envers pour former un nouveau talon.

Lorsqu'un des joueurs s'est débarrassé de toutes ses cartes (cela s'appelle faire rami), le jeu arrête. Le gagnant reçoit alors un nombre de points égal à la valeur des cartes détenues par ses adversaires (les figures et le dix valant 10 points, l'as 1 point, et les autres cartes leur valeur nominale). Les points sont inscrits sur la feuille de marque, la donne avance d'un cran vers la gauche et les cartes sont battues à nouveau. La partie est généralement fixée à 150 points.

Le knock-rami

Le knock-rami diffère du rami normal en ceci que le joueur conserve ses combinaisons dans son jeu jusqu'au moment où il estime qu'il a moins de points en cartes non combinées que ses adversaires. Mettons qu'il n'a que des combinaisons en main, sauf un as qui vaut 1 point. Après avoir pris et écarté une carte, il frappe sur la table et dévoile son jeu. Les autres joueurs étalent alors le leur. S'ils ont plus de points que lui en cartes non combinées, le joueur qui a frappé marque la différence de points entre ses cartes non combinées (un as, dans ce cas-ci) et celles de ses adversaires. Cependant, si un autre joueur a moins ou autant de points que lui, c'est lui qui prend les points, plus une prime de 10 points enlevés à celui qui a fait l'annonce. Les points sont notés de deux façons : en positif pour le gagnant, en négatif pour tous les autres joueurs. La préparation du jeu, la donne et la marche se font comme au rami ordinaire.

Le rami 500

Le rami 500 est une autre variante. Les cartes de la pile sont placées de façon à laisser voir leur couleur et leur valeur. Le joueur peut prendre n'importe quelle carte dans la pile, à condition de ramasser toutes celles qui la précèdent. La carte choisie doit obligatoirement faire partie d'une combinaison et être déposée immédiatement sur la table, mais cette combinaison n'a pas besoin d'être nouvelle. La carte peut s'ajouter à une séquence ou à un brelan déjà étalés. Si elle complète la combinaison d'un autre joueur, elle sera néanmoins mise sur la table devant celui qui la joue. Les séquences peuvent donc être complétées par plus d'un joueur. Par exemple, si un joueur déclare une séquence composée de l'as, du deux, du trois et du quatre de cœur, un autre peut ajouter le cinq et un autre encore le six, en déposant les cartes devant eux.

Dans le rami 500, en outre, on accorde des points pour les combinaisons. On les inscrit à mesure que les joueurs les étalent. Chaque carte garde sa valeur nominale. L'as vaut 5 points, mais s'il précède le deux dans une séquence, il ne vaut que 1 point. Les figures comptent pour 10 points. (Pour faciliter les additions, on accorde parfois une valeur uniforme de 5 points aux cartes du deux au neuf.) Lorsqu'un joueur se débarrasse de toutes ses cartes, il déclare : « Rami! » et le jeu s'arrête. Le gagnant s'approprie la valeur des cartes que ses adversaires ont en main, valeur qui est en outre soustraite de leur propre marque.

Lorsque le talon est épuisé, on peut ramasser la pile, la battre et la retourner à l'envers. Le jeu peut également continuer jusqu'à ce qu'aucun joueur ne puisse plus former de combinaisons. A la fin de chaque tour, la donne avance d'un cran vers la gauche. Lorsque plus de quatre personnes jouent au rami 500, on utilise deux jeux de 52 cartes (soit 104 cartes), chacune recevant neuf cartes à la donne. Pour quatre joueurs ou moins, on utilise un seul jeu de 52 cartes, à quatre, chaque joueur reçoit sept cartes, à trois, huit, et à deux, neuf. La partie se termine lorsqu’un joueur atteint ou dépasse 500 points.

Le rami Michigan

Dans le rami Michigan, on accorde, comme dans le rami 500, des points pour les combinaisons étalées. Quand un joueur « fait rami », les points se calculent de la même façon. Il y a cependant deux grandes différences entre les deux jeux. Dans celui-ci, le joueur peut déposer sur la table autant de combinaisons qu'il le désire chaque fois qu'il joue. De plus, lorsqu'un joueur se défausse d'une carte qui complète la combinaison d'un autre joueur, le premier à le remarquer crie : « Stop! » Il ramasse alors cette carte, la dépose devant lui sur la table et s'en approprie la valeur. Le jeu reprend ensuite normalement.

Les autres règles du jeu sont identiques à celles du rami 500, y compris le total de 500 points qui marque la fin de la partie. Après chaque coup, la donne avance d'un cran vers la gauche.

Le rami corse

Le Rami corse est une version simplifiée mais astucieuse du Rami classique. Les après-midi d'hiver, les Corses font des parties acharnées dans les salles des cafés de l'île de Beauté.

La valeur des cartes est celle du Rami classique.

Le rami corse se joue de 4 à 7 joueurs. Le but du jeu est de se débarrasser de ses cartes en réalisant les meilleures combinaisons possibles.

Chaque participant pose la même mise au centre de la table et le donneur distribue une par une douze cartes à chaque participant. Les joueurs examinent leur jeu et classent leurs cartes en réalisant les combinaisons habituelles. Le talon est posé au centre de la table, la carte supérieure retournée, face visible. Le joueur placé directement à droite du donneur peut, soit prendre cette carte si elle lui convient, soit prendre une carte sur le talon. Il possède alors treize cartes et après avoir éventuellement amélioré son jeu, il doit rejeter une carte pour n'en conserver que douze. Puis le joueur suivant, dans le sens contraire à celui des aiguilles d'une montre, fait de même. Chacun, à son tour de jouer, peut prendre s'il le désire la carte écartée par le joueur qui le précède.

Jusque-là il n'y a pas de différence avec le Rami classique. C'est ici qu'intervient la notion de « Joker imaginaire ». Celui-ci, bien que n'existant pas physiquement, remplace n'importe quelle carte.

Lorsqu'on étale par exemple deux 10, il suffit d'annoncer « trois 10 ». Mais chaque joueur ne peut le faire qu'une seule fois. Dès que l'un des protagonistes jette sa treizième et dernière carte, tous les autres abattent leur jeu et mettent à part leurs combinaisons. Ils font alors le compte des cartes qui leur restent en main. Dès qu'un joueur atteint 101 points, il est éliminé.

Il peut arriver qu'un joueur fasse un « Rami éclair » en étalant son jeu en une seule fois sans qu'aucun des autres n’ait pu organiser et étaler partiellement le sien, ce qui provoque l'arrivée à 101 points de plusieurs joueurs. Dans tous les cas, le dernier joueur en place ramasse les enjeux.