Règles du Huit américain

Comme son nom l'indique, le Huit américain est jeu est d'origine américaine. Beaucoup plus riche qu'il n'y paraît, le Huit américain est un jeu amusant et animé parce que fertile en rebondissements. Le Huit américain se joue avec deux jeux de 52 cartes, plus 2 Jokers.

But du jeu

Se débarrasser de toutes ses cartes. Le gagnant sera donc le joueur ayant totalisé le moins de points en fin de partie.

Nombre de joueurs

Deux à huit joueurs

Valeur des cartes et distribution

La hauteur des cartes n'intervient pas dans le jeu, mais seulement lors des comptes. Les Jokers valent : 50 points, les 8 : 32 points, les As : 20 points, les figures (R, D, V) : 10 points et les autres cartes leur valeur numérique.

Le donneur distribue une à une un minimum de huit cartes à chacun, ou plus s'il le désire (à condition, bien sûr, de distribuer le même nombre de cartes à chaque joueur). Une fois la donne terminée, il retourne la carte suivante, la « bergère », qu'il pose à côté du talon.

Déroulement d'une partie

Le voisin de gauche du donneur entame en jouant la couleur désignée par la bergère, et pose sa carte face visible sur cette dernière, pour former une pile qui va augmenter ainsi au fur et à mesure du jeu.

Les joueurs disposent de quatre possibilités :

1. Jouer la couleur demandée, en se débarrassant prioritairement des cartes les plus hautes.

2. Jouer une carte de même hauteur que celle qui est posée au-dessus de la pile de défausses, ce qui a pour effet de changer la couleur demandée. Ainsi, par exemple, si on pose une Dame de cœur sur une Dame de pique, le joueur suivant devra fournir du Cœur.

3. Jouer une carte spéciale :

• Un 8 de n'importe quelle couleur peut être joué à tout moment, sauf derrière un As. Le joueur qui l'a posé peut alors choisir la Couleur de son choix.

• Un Joker peut être joué à tout moment, sauf derrière un As. Le joueur suivant pioche cinq cartes au talon et passe son tour. Le joueur qui a posé le Joker peut en outre annoncer une couleur de son choix.

• Un 10 ne peut être posé que sur une carte de même couleur (un 10 de Cœur sur une carte Cœur) ou sur un autre 10. Le jeu repart en sens inverse.

• Un 7 doit être posé sur une carte de sa couleur ou sur un autre 7. Le joueur suivant doit piocher une carte au hasard dans le jeu de celui qui vient de poser le 7, et passer son tour, sans défausser.

• Un 2 doit être posé dans les mêmes conditions. Le joueur suivant pioche deux cartes au talon et passe son tour.

• Si un joueur pose un As, on est obligé de poser un As derrière lui. A défaut, on pioche deux cartes et on passe son tour. Le jeu repart avec la couleur de l'As posé en dernier. Si on peut poser un second As, c'est le troisième joueur qui, s'il n'en possède pas, devra piocher deux cartes par As posé, c'est-à-dire quatre cartes.

Dernière possibilité :

Si on ne peut jouer des trois manières précédemment décrites : passer. Le joueur pioche une carte dans le talon et passe son tour sans défausser.

Fin du coup

Au moment de jouer son avant-dernière carte, on doit annoncer « Carte » avant que celle-ci ait touché la table. Si un adversaire attentif fait remarquer à temps l'oubli de cette règle, le joueur fautif doit piocher deux cartes et passer son tour.

Dès qu'un joueur a posé sa dernière carte, le jeu s'arrête et chacun compte les points qui lui restent en main.

On ne peut terminer le coup avec un 8 ou un Joker.

Décompte des points

Les points conservés par chaque joueur pénalisent ceux-ci selon le barème suivant :

Joker : 50 points
8 : 32 points
As : 20 points
Figures (R, D, V) : 10 points

Les autres cartes ont leur valeur nominale.

Fin de la partie

Une partie de Huit américain peut se jouer au nombre de tours ou en un nombre de points défini à l'avance par les joueurs.

Autre variante du Huit-américain

Voici à présent, à partir d'une base identique, une autre forme un peu plus élaborée du huit américain.

Le principe général est identique, mais :

• On jouera avec un (ou deux) jeux de 52 cartes sans joker.

• Le joueur qui donne distribue autant de cartes qu'il le désire, par exemple 8, justifiant ainsi d'une autre manière le nom du jeu.

• Chacun jouera à son tour, sauf le 2, et c'est l'originalité de la variante. Nous y reviendrons. Les rôles du 10 et du 8 sont identiques que dans la règle précédente, mais de plus : après avoir posé un 9, le même joueur doit immédiatement rejouer (c'est-à-dire poser un autre 9 ou une carte de même couleur ou passer en piochant une carte). En outre, le joueur suivant, après un :

As : Jouera un as ou prendra deux cartes.

6 : Jouera un 6 ou prendra une carte.

7 : Passera son tour.

Enfin le 2 est la seule exception au « chacun joue à son tour », puisqu'il peut être joué à tout moment par n'importe quel joueur, pour sauter celui dont c'est le tour de jouer (à condition de s'accorder avec la série en cours : on ne peut par exemple pas poser un 2 de cœur sur du trèfle, mais on peut le poser bien sûr sur un autre 2 ou n'importe quel cœur).

Il introduit donc la possibilité de jeu simultané, facteur de litige, mais aisément tranché par la simplicité de la règle : toute carte inadéquate à la série doit être reprise, et, pour deux cartes jouées en même temps, c'est celle du dessous qui reste, à moins de deux 2 dans le bon ordre : par exemple Roi de trèfle - 2 de trèfle - 2 de pique (par contre pour Roi de trèfle - 2 de pique - 2 de trèfle , le 2 de pique doit être repris par son joueur).

Le 2 peut aussi être joué à son tour comme une carte ordinaire. Pas de 2 sur un 9.

Compte tenu de cet impératif de rapidité du jeu, des erreurs vont être commises (et provoquées). Ce peut être une anticipation se révélant inadéquate, un 2 joué simultanément mais se retrouvant dessus et non conforme à la série.

Aucune carte jouée ne peut être reprise, sauf inadéquate à la série centrale. Auquel cas, le joueur fautif est aussitôt pénalisé par la pioche d'une carte au talon. La distribution des pénalités constitue une des rares pauses dans une partie. Dans certaines circonstances, plusieurs cartes peuvent être lancées consécutivement par le même joueur. Par exemple, à 4, sur D de carreau, il joue 9 de carreau - 9 de trèfle - 7 de trèfle - 2 de trèfle - 2 de cœur - 10 de cœur, sauf si un 2 de pique est venu s'intercaler entre 2 de trèfle et 2 de cœur ou entre 2 de cœur et 10 de cœur , auxquels cas, il reprend les cartes rendues inadéquates à la série, et pioche une carte de pénalité. On ne doit donc jeter qu'une carte à la fois de façon à ce qu'il soit toujours possible aux adversaires de s'intercaler dans une suite lancée par un joueur.

Si un 2 est joué sur un As ou un 6 avant que le joueur n'ait pioché sa ou ses cartes, il n'a plus à le faire (mais on ne peut se sauter soi-même en jouant un 2 sur un As ou un 6). Un 2 ne peut pas être joué sur un 8 posé, tant que la couleur choisie n'a pas été annoncée (ce 2 serait alors pénalisé et repris à moins que la couleur choisie pour le 8 ne soit la sienne).

On ne peut finir sur un 9 (puisqu'il contraint de rejouer). Pendant la pioche qu'il impose, il n'y a pas à craindre de jet de 2, ni à annoncer « Carte » puisque le joueur passe de zéro à une et non de deux à une carte.

Décompte des points

Le jeu s'achève dès qu'un joueur a épuisé sa main. Les autres comptent alors leurs points : le 8 vaut 15 points, l'As : 11, le 2 : 10,  le R : 3,  la D : 2,  le V : 1. Les autres cartes marquent leur valeur.

Le Uno

Signalons enfin que l'on peut trouver dans le commerce, sous le nom de Uno, un jeu spécialement conçu pour un Huit américain. La présentation soignée et astucieuse séduira certains, mais risque de dérouter les vrais amateurs de cartes.

• Autre variante du Huit américain : la crapouille