Le Bog

Le Bog est un jeu de cartes né en Sicile. Bog, de l'italien Boga, désigne la réunion de deux cartes de même valeur (la paire). Il tient à la fois du Poker, de la bouillotte et du Nain-Jaune. Le Bog jouit d'une grande vogue auprès des campagnards italiens. Il vint de Lombardie en France où, au XIXe siècle, il connut beaucoup de succès dans les provinces méridionales.

Règles du Bog

Le jeu de Bog peut réunir jusqu'à dix participants mais, d'habitude, il se joue à cinq.

La distribution des cartes varie suivant le nombre de joueurs. De trois à six joueurs, on se sert d'un jeu de trente-deux cartes. De sept à dix joueurs, on utilise cinquante-deux cartes.

Valeur des cartes

L'ordre des cartes s'établit en valeur décroissante : R, D, V, 10, 9, etc. jusqu'à l'As qui ne vaut qu'un point.

Combinaisons

• Bog : deux cartes de valeur semblable dans une main.
• Double bog : deux fois deux cartes de valeur semblable.
• Mitsi : le Valet de trèfle et deux cartes de même valeur.
• Brelan : trois cartes de valeur semblable.
• Brelan carré : quatre cartes de même valeur.

Ces combinaisons sont énumérées en valeur croissante, le mitsi l'emportant sur les bogs, le brelan sur le mitsi et le carré sur le brelan.

Lorsque deux joueurs possèdent chacun un bog ou un brelan, la combinaison qui réunit les cartes les plus fortes l'emporte.

Matériel

Au centre de la table, on place un tableau hexagonal divisé en six compartiments. Ceux-ci portent les indications suivantes : Roi de carreau, 10 de cœur, Valet de trèfle, As de cœur, Dame de pique et bog.

Tapis de Bog


Le but de la partie

Le Bog est un jeu d'argent, mais on peut remplacer l'argent par des jetons. Pour gagner, il faut se débarrasser de toutes ses cartes en ramassant le maximum de jetons ou d'argent.

La partie

Chaque joueur dépose une mise de deux jetons sur la case placée devant lui.

Le donneur désigné par le sort, après avoir déposé sa mise sur sa case et avant de distribuer, dépose une mise supplémentaire de deux jetons dans la case du bog. Ensuite, il distribue les cartes, deux par deux ou trois par trois, suivant le nombre de joueurs. On distribue à chacun huit cartes s'ils sont trois ; six quand ils sont quatre ; cinq quand ils sont cinq ou six. Au-delà : sept joueurs reçoivent chacun sept cartes ; huit en reçoivent six ; neuf et dix, cinq cartes. De toute manière, le talon doit comporter au moins deux cartes.

Le donneur retourne la carte supérieure du talon ; il peut échanger cette carte contre l'une des siennes (c'est l'avantage qui compense la mise qu'il a déposée dans le bog). Si cette carte correspond à l'une des figures du tableau, il ramasse les enjeux déposés sur cette figure.

S'il retourne par exemple un Roi de carreau, les enjeux déposés dans la case du Roi de carreau lui reviennent.

Cette opération terminée, les joueurs, à tour de rôle, annoncent s'ils boguent ou s'ils s'en vont. Ceux qui s'en vont doivent déposer deux jetons dans la case du bog.

Le premier joueur qui bogue fait son enjeu dans sa case, enjeu qui doit être au moins d'un jeton supérieur à la mise initiale.

Ceux qui estiment alors que les relances sont trop élevées peuvent également quitter le jeu en abandonnant leur mise.

Chacun ayant parlé, ceux qui ont bogué étalent leurs cartes. Celui qui a la plus forte combinaison ramasse les enjeux déposés dans la case du bog.

Il reste les enjeux déposés dans les cinq autres cases.

Le premier à jouer jette alors une carte de son choix et continue à jeter tant qu'il en a de la même couleur. Dès qu'il est forcé de s'arrêter, la main passe à celui qui peut suivre la dernière carte déposée. Si aucun des joueurs ne possède cette carte qui doit suivre, le premier joueur continue à jouer, soit dans la même couleur, soit dans une autre à son choix. Cette tolérance est accordée à tout joueur qui a la main.

Le joueur qui abat un Roi peut continuer dans une couleur à son choix.

Quand un joueur abat une carte correspondant à l'une des cartes du tableau (Roi de carreau, 10 de cœur, Valet de trèfle, As de carreau ou Dame de pique), il a le droit de prendre l'enjeu déposé dans cette case.

La partie continue ainsi jusqu'au moment où l'un des joueurs réussit à se débarrasser de toutes ses cartes. Il recevra des autres joueurs autant de jetons qu'il leur reste de cartes en main. Enfin, si parmi ces cartes restées en main, il s'en trouve une qui corresponde à l'une des figures du tableau, celui qui n'a pas réussi à s'en défaire mettra dans cette case autant de jetons qu'elle en contient déjà. Ils deviendront la propriété du miseur qui avait déposé son enjeu dans cette case.